[A46] - Une ferme solidaire et autogestionnaire

Caracol est une association exploitante agricole située dans le parc naturel régional des Causses du Quercy (Cabrerets, Lot). Ses différentes activités couvrent des missions :

       > agroécologiques (maraîchage bio-intensif, protection de la biodiversité)

       > sociales (caisse de sécurité sociale de l’alimentation)

       > culturelles (formation, recherche scientifique participative, valorisation des ressources agricoles par l’écoconception – habitat, arts, artisanat).

L’association dispose d’un terrain agricole d’environ 6,5 hectares sur lequel se trouvent deux parcelles de maraîchage bio-intensif, divers aménagements agroécologiques et des structures légères d’accueil des bénévoles (toilettes sèches, cuisine, atelier, etc.)

"Notre démarche s’ancre dans l’expérimentation d’un modèle d’organisation à la fois égalitariste et écologiste, inspiré notamment par l’écologie sociale (cf. Bookchin) et le mouvement zapatiste (Chiapas, Mexique). Face à l’urgence des enjeux socio-environnementaux actuels, nous intégrons des solutions accessibles, écologiques, économiques pour l’alimentation, l’habitat, l’énergie.

Nous souscrivons à l’idée que « l’impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s’exerce contre les plus pauvres. » (Bénédicte Bonzi, 2023) Notre initiative est une action politique de solidarité envers les personnes victimes de cette violence.

Notre souci pour le bien-être et la santé s’étend aux animaux non humains et leur environnement : notre ferme n’implique aucune forme d’exploitation animale (élevage, traction animale), et nous mettons en place des protocoles de protection de la biodiversité."

https://caracol46.noblogs.org/

« Le jour où Paris aura compris que savoir ce qu’on mange et comment on le produit est une question d’intérêt public ; le jour où tout le monde aura compris que cette question est infiniment plus importante que les débats du Parlement ou du conseil municipal, ce jour-là la Révolution sera faite. »
Kropotkine, 1892

https://labogue.info/spip.php?article1704

https://labogue.info/spip.php?article1704

Wouah !
Altruiste et bienveillant
Très beau projet en perspective
Suivons tout ça avec intérêt

Je mettrai juste un petit bémol au sujet du therme "bio-intensif", qui me semble quelque peu entinomique

Pour moi le"bio" ça rime avec nature et respect, faire du "bio- intensif" ne me semble pas incohérent...
En tout cas ça semble être un beau lieu ! Comme tu dis, altruiste et bienveillant

1.2. Maraîchage bio-intensif (« méthode française »)
L’association cultive deux unités de production de 1 000 m² en maraîchage bio-intensif. Développée par les maraîchers parisiens au 19ᵉ siècle, la « méthode française » de maraîchage bio-intensif se caractérise de la manière suivante :

Travail manuel mené par une personne sur une surface de 1 000 m² (avec l’aide d’une seconde personne du printemps à la fin de l’été). 1 000 m² représente la surface qu’une personne peut exploiter manuellement de manière optimale.
Taille des planches standardisée favorisant le travail manuel (par ex. 20 m de long et 1,30 m de large).
Travail initial du sol par un apport de 10 tonnes de fumier pour 1 000 m² et un double bêchage sur 60 cm. Cette opération facilite la pénétration de l’eau et des racines sur une grande profondeur. Le fumier descendu en profondeur alimente les micro-organismes et favorise le développement des vers de terre endogés.
Apport constant de matières organiques pour nourrir les micro-organismes qui sont à la base de la stabilité et la fertilité des sols, de la croissance, la santé et l’abondance des plantes cultivées.
Cultures entremêlées (contre-plantation) et non « intercalaires ». Toutes les cultures (principales et secondaires) sont conduites en même temps, sur la même planche (culture secondaire positionnée entre deux cultures principales).
Densification (rétrécissement des distances de plantation et de semis).
Grande diversité botanique (60 à 100 espèces possibles) propice à l’allélopathie et la présence d’auxiliaires.
Production des légumes nécessaire à l’alimentation de 100 personnes.
Entre 50 000 et 60 000 € de chiffre d’affaires, avec une rentabilité de 50 % environ.

Le travail manuel permet de cultiver 10 fois moins de surface que le maraîchage mécanisé pour réaliser le même chiffre d’affaires, avec un investissement de départ 50 fois moindre. Avec 6 à 8 cultures au m², en favorisant des variétés à cycle rapide pour minimiser les temps d’occupation du sol, cette méthode permet d’assurer 7 ou 8 récoltes sur le même espace. Cela revient à 7 000 ou 8 000 m² en culture mécanisée. Plus la surface est petite, plus la rentabilité du travail est grande. Au-delà de 1 000 m² en travail manuel, la rentabilité chute. Sur 2 000 m², les données montrent seulement 10 % de revenus supplémentaires faute de temps pour exploiter une telle surface (Carnavalet, 2020).

Le rendement est déterminé par le travail de réflexion et la technique, et non plus par la mécanisation (absente), la surface et la main-d’œuvre. La taille réduite de l’exploitation permet l’utilisation de dispositifs ponctuels améliorant le rendement et réduisant la vulnérabilité face aux aléas des saisons (par ex. voiles). La conséquence est une meilleure viabilité (revenus) et vivabilité (conditions de vie).

À raison de plus où moins une tonne de fumier par vache et par mois, une seule bête pourrais combler les besoins en apport de fumier !?

...on pourrait dire ça.. personnellement je me passe de fumier, la question c quel rendement et quel besoin ?
Pour une personne ou une famille le jardin ça reste relativement "simple" mais commencer à produire pour "vendre" ou nourrir du monde c une autre histoire...